Lors du panel sur le travail concernant Atento, le ministère mexicain de l’Économie a appelé à la raison après avoir pris connaissance de la décision rendue dans le cadre de l’accord entre le Mexique, les États-Unis et le Canada (ACEUM).
Le ACEUM est entré en vigueur le 1er juillet 2020. Il a remplacé l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), en vigueur depuis 1994.
Il comprend des règles renouvelées pour protéger les droits des travailleurs et garantir leur respect.
En outre, il intègre un mécanisme innovant de réponse rapide. Celui-ci permet à un panel indépendant d’enquêter sur le déni des droits du travail dans les « installations couvertes », sans dépendre des inspections gouvernementales.
Panel sur le travail concernant Atento
Le panel du travail du ACEUM a déterminé qu’Atento Servicios avait violé les droits syndicaux dans son centre d’appels à Hidalgo : il a licencié des organisateurs, créé un climat de peur et promu un syndicat alternatif. En outre, il a jugé insuffisantes les mesures prises par le Mexique pour réparer le préjudice.
Le 21 août 2025, le panel de l’ALÉMA a conclu qu’Atento Servicios avait violé les droits du travail dans ses locaux de Pachuca I et Interplaza. Il a estimé que les mesures correctives mises en œuvre par l’entreprise étaient insuffisantes pour réparer cette violation.
« Le gouvernement mexicain ne partage pas la décision du groupe spécial, estimant que les mesures prises par le ministère du Travail et de la Prévoyance sociale (STPS) étaient conformes à la législation nationale, aux engagements internationaux pris par le pays et au principe de bonne foi », a déclaré le ministère de l’Économie dans un communiqué de presse.
Liberté syndicale
Le gouvernement mexicain a fait part de ses préoccupations. Il a souligné que le groupe spécial n’avait pas évalué tous les arguments présentés, y compris une objection juridictionnelle. En outre, il a introduit des points qui n’avaient pas été soulevés par les parties et a omis des éléments clés.
Parmi ceux-ci, le gouvernement mexicain a mentionné la répartition de la charge de la preuve conformément aux règles de procédure. Il a également mentionné l’interprétation du traité conformément à la Convention de Vienne, l’examen interne du STPS et la pertinence des mesures de réparation.
Le gouvernement mexicain a néanmoins souligné que le mécanisme de réponse rapide en matière de travail dans des installations spécifiques constituait une avancée. Il a estimé qu’il favorisait le respect des droits du travail dans les accords commerciaux. En outre, il a favorisé la liberté syndicale et les processus démocratiques, même si des défis persistent dans certains lieux de travail.
« Toutefois, pour qu’il reste un outil légitime, il est indispensable que son application soit menée avec discernement, équilibre et conformément aux principes de bonne foi et dans le respect des accords conclus par les parties, tant dans le ACEUM que dans les règles de procédure. Son utilisation doit renforcer les structures institutionnelles nationales, sans affecter les décisions souveraines prises par le Mexique en matière de protection des droits du travail », a fait valoir le ministère de l’Économie.