L’Amérique du Nord dépend de l’étranger pour ses médicaments essentiels, ce qui rend la région vulnérable face aux urgences sanitaires.

Alejandro Sanders, directeur exécutif du Conseil pharmaceutique mexicain, a lancé cette mise en garde lors des audiences organisées par l’USTR sur la révision sexennale du ACEUM, à Washington, le 3 décembre.

Médicaments essentiels

Le Conseil pharmaceutique mexicain représente les principaux laboratoires pharmaceutiques mexicains dédiés à la production, à l’innovation, à la recherche et au développement. Ses membres représentent plus de 10 % des emplois de l’industrie pharmaceutique au Mexique. 

Après avoir investi plus de 2 milliards de dollars au cours des cinq dernières années et maintenu une présence commerciale et opérationnelle dans plus de 40 pays, les membres de ce Conseil travaillent ensemble pour stimuler le développement et la croissance de l’industrie pharmaceutique en Amérique du Nord. 

« L’Amérique du Nord continue de dépendre structurellement d’un marché connu et de fournisseurs externes pour une grande partie de ses médicaments essentiels, ingrédients pharmaceutiques actifs, API et matières premières clés (KSM) », a déclaré M. Sanders. 

De son point de vue, il ne s’agit pas seulement d’un problème commercial. Il s’agit d’une vulnérabilité stratégique pour la sécurité sanitaire et la compétitivité industrielle de la région. Mais l’Amérique du Nord a aussi des atouts. Le Mexique apporte une base de classe mondiale dans la fabrication de doses finies. 

Opportunités

Sanders a expliqué que l’industrie pharmaceutique mexicaine apporte efficacité, conformité, proximité géographique et valeurs communes qui permettent une livraison sûre, rapide et efficace sur le marché américain. Ensemble, les États-Unis, le Mexique et le Canada ont déjà jeté les bases de la région pharmaceutique la plus compétitive au monde. 

« Cette révision est l’occasion pour nous de faire du ACEUM la plateforme qui nous permettra de tirer parti de ces atouts », a déclaré M. Sanders. « Tout d’abord, il est essentiel de maintenir des droits de douane nuls pour les produits fabriqués dans la région. 

Cela permet de garantir l’accessibilité financière, de soutenir le réinvestissement et de concurrencer la production fortement subventionnée en dehors de l’hémisphère. 

Deuxièmement, M. Sanders a fait valoir qu’il était nécessaire d’encourager le débat sur les règles d’origine modernisées, en particulier pour les médicaments essentiels, les API et les KSM. 

Ces réformes doivent récompenser le contenu véritablement nord-américain, éviter le transbordement et reposer sur la responsabilité grâce à des investissements conjoints stratégiques.

Et troisièmement, l’industrie pharmaceutique mexicaine croit en un cadre de propriété intellectuelle solide, plus prévisible et pleinement harmonisé.

« Cela contribuera à équilibrer l’innovation et l’accès opportun aux médicaments génériques grâce à des objectifs qui, en fin de compte, se renforcent mutuellement, où les règles sont claires et transparentes », a ajouté M. Sanders.